#2 – La friandise comme outil de travail

Tout artisan vous le dira : un outil ça s’approprie et il faut le faire à sa main. Et bien je dirais qu’avec la friandise c’est pareil ahah

Mon premier article retraçait les différents essais que j’avais pu faire jusqu’ici (à savoir de nos débuts en R+ en Août 2019, jusqu’au confinement) mais je trouve intéressant de continuer à développer car finalement, les choses changent. Avant que nous soyons contraints de rester chez nous, disant au revoir pour un long moment à nos petits chevaux préférés, j’étais tout juste en train d’introduire les bouchons de foin dans notre boulot avec Hermès.

Quand la nourriture n’est pas source de motivation

Hermès est très difficile avec la nourriture, il boude facilement les choses nouvelles et les goûts/odeurs « forts » même si je lui présente plusieurs fois et qu’il voit ses copains se jeter dessus (pour ceux qui nous suivent depuis assez longtemps, vous vous souvenez peut être de tous les fruits que je lui ai fait goûter et qu’il m’a systématiquement recraché ^^).

Du coup lorsque je lui présente un nouvel aliment c’est toujours quitte ou double. Quand j’ai reçu mes bouchons de foin (le 13 mars) et qu’il m’a littéralement gobé toute la poignée, je m’étais dit « trop cool il aime ça, on va devenir les maîtres du monde avec ses bouchons de foin » (ouais bon je me suis pas dit ça, mais j’étais hyper enthousiaste ahah).

Le 15 mars, je tente une séance aux bouchons de foin, Hermès me les prend 2-3 fois et ensuite il refuse catégoriquement de les manger. Je mets ça sur le compte de ses dents car cela demande beaucoup de mastication et qu’il a la bouche pleine de trous ou de dents en trop (soit disant passant, c’est à mourir de rire car sur les incisives maxillaires, les dents de lait sont encore solidement attachées, mais poussées vers l’avant par les dents définitives qui sont là elles aussi, on dirait un petit requin poilu du coup ahah).

Le 17 mars, avant le début du confinement, je lui représente les bouchons de foin, il tourne carrément la tête… Euh… Okay t’en veux pas du tout.

Hier, le 09 Avril, je suis passée au pré pour lui soigner son œil (pour rappel, il a une hypersensibilité aux UV sur l’œil droit, je passe donc le soigner tous les 4 jours, durée d’efficacité de la crème solaire) et comme il était en demande qu’on « fasse quelque chose », toute confiante, je remplis ma sacoche de bouchons de foin, tricoteuse en main.

Je le récompense avec, il les mange sans grande difficulté maintenant (super !) sauf que… ça ne le motive pas. Il recommence à les refuser au bout de quelques fois et réclame à manger du style « Humaine, ça c’est bon mais j’en veux pas en fait, je travaille là, c’est nul comme récompense ».

Okay, je me fais renvoyer dans mes 22 par le petit touffu, qu’est ce que je vais faire de ces 10 kg de bouchons de foin ? x). J’en viens même à me dire que la récompense devenait une « punition », sachant qu’elle ne répondait pas du tout à ses attentes.

Petit Bisou au pré, capturé par Marion

Différents motivateurs

Sachant qu’il est en pleine mue, j’ai vite orienté mes récompenses sur de la gratouille intense (il est très demandeur en ce moment héhé), j’en ai aussi profité pour le conditionner à un nouveau marqueur annonçant « c’est ça tu as donné le bon comportement, je te récompense avec autre chose qu’une friandise ».

C’était une séance très zen, où je ne demandais rien de sorcier et surtout où je restais très « laxiste » dans le sens où je récompensais dès le début du comportement, ne voulant pas le frustrer si la récompense n’était pas à la hauteur de ce qu’il attendait : petit effort = petite récompense, c’est tout à fait acceptable et équitable pour lui.

Finalement, les bouchons de foin n’étaient pas la raison de sa motivation, les gratouilles et les quelques poignées d’herbe que j’ai utilisé pour le récompenser étaient bien supérieures en terme de valeur.

Ce qui m’amène à me dire qu’avec l’été qui arrive, il sera très certainement beaucoup moins tourné vers la nourriture. Aussi, soit je dois chercher une autre source de motivation (les gratouilles étaient quand même assez efficaces), soit proposer une récompense alimentaire avec une plus forte valeur.

Je pense qu’en hiver, les bouchons de foin auraient été suffisants car il a potentiellement plus « faim » et a surtout un accès moins varié à ce qu’il broute (ce qui rend les bouchons de foin plus appétant je pense).

Varier les récompenses

Jusqu’ici, je travaillais le plus souvent avec des friandises «basiques » tout au long de la séance, puis pour terminer, je lui donnais au sol 2-3 carottes.

Cela nous convenait à tous les deux, mais j’ai voulu essayer les bouchons de foin car parfois si je ne donne pas une assez grosse portion de friandise, il a du mal à se décontracter correctement et monte en pression (les bouchons étant plus longs à manger, cela répondait à ce besoin).

Sauf que, effectivement, les bouchons de foin permettent une décontraction au top, mais cela provoque aussi une extinction de motivation chez Hermès si je lui présente plusieurs fois de suite.

Cela me donne finalement pas mal de pistes pour adapter et varier un peu mes récompenses.

Travail en liberté dans le rond de longe – Août 2019 – Toujours par Marion

Je commence à comprendre l’intérêt d’avoir plusieurs récompenses au court de la séance, car finalement suivant ce que je demande ou de l’effort que fourni Hermès, c’est assez logique de pouvoir adapter ce que je donne.

Avant nous étions uniquement en phase d’apprentissage, vu qu’il ne savait rien faire du tout, tout était forcément nouveau.

Mais à présent plusieurs mouvements commencent à être bien intégrés, le fait qu’Hermès n’ait pas trop à réfléchir pour les faire, provoque parfois une petite baisse de motivation (car j’ai remarqué que la réflexion qu’imposent certains exercices est une réelle source de motivation pour Hermès).

Au même titre, sachant que nous voyons moins de choses « complètement nouvelles », dès que je lui propose un nouvel exo, il monte vite en pression pour me montrer tout ce qu’il sait faire afin de trouver la bonne réponse (ce qui a pour effet de beaucoup me faire rire, mais je tiens à conserver une bonne décontraction ! 🙂 )

Je suis encore en phase de réflexion sur ce que je pourrais prendre comme récompenses, mais j’ai déjà en tête d’essayer les options suivantes :

1) Friandises classiques pour la plupart des récompenses de la séance

2) Bouchons de foin en cas de montée en pression du petit gars (mastication ++)

3) Gratouilles pour les choses qu’il connaît bien, qu’il fait sans difficulté et avec beaucoup d’enthousiasme (typiquement le pantherwalk)

4) Carottes (ou poires) pour les gros efforts (ou même pour les soins) et les fins de séances

Éviter l’extinction

Ce qui m’a le plus contrariée quand je suis passée aux bouchons de foin, c’est qu’Hermès s’est vraiment éteint…. C’est assez perturbant car il est en général super motivé et volontaire. J’avais l’impression d’être un an en arrière, quand je le soûlais avec mon travail à pied toutnulpasintéressant.

C’est aussi là où je vois l’intérêt de proposer plusieurs récompenses différentes, car objectivement, il y a des choses plus difficiles que d’autres que je récompense de la même façon : résultat, il me les donne de moins en moins facilement, alors qu’il devrait y trouver plus de facilité avec le temps.

Il faut aussi que je veille à sa motivation intrinsèque car parfois, celle ci baisse à mesure qu’il reproduit l’exercice dans le temps et j’ignore encore si ce « début d’extinction » est dû à la faible valeur qu’il apporte à la récompense que je lui donne, ou si la répétition régulière de l’exercice le rend moins intéressant vu qu’il réfléchit moins pour le faire. Ou alors un peu des deux ^^

À chaque saison sa récompense ?

Cela m’amène à réellement réfléchir sur l’utilisation de mes récompenses, mais aussi sur les comportements que je lui propose.

Sachant qu’il va être nettement moins porté sur la nourriture pendant la belle saison, je suis obligée de faire le chemin inverse par rapport à cet hiver. Mon problème d’il y a quelques mois était surtout lié au calme et à la décontraction, car Hermès montait vite en pression avec la nourriture (bien qu’il soit nourri et au foin à volonté avec un chouia d’herbe dans le pré).

S’il vient à se désintéressé partiellement de la nourriture, mon nouvel objectif sera de réussir à conserver une motivation haute pendant les séances de TAP.

Soit en proposant une récompense avec une forte valeur quasi systématiquement, soit trouvant une récompense différente qui soit plus intéressante que la nourriture (les gratouilles très certainement). La difficulté repose aussi sur le fait de conserver une valeur haute à la récompense alimentaire que je choisi, car si elle est banalisé, ce sera retour à la case départ… Humhum pas simple tout ça.

De plus, notre emploi du temps sera légèrement différent, car l’été, je vais très souvent en balade et plus souvent dans le rond de longe (nouveaux environnements qui peuvent potentiellement le motiver d’avantage).

J’ai aussi prévu d’aborder pas mal de nouvelles choses, donc cela sera sûrement satisfaisant pour lui car il faudra qu’il réfléchisse.

Le souci de motivation peut se poser pour les exercices qu’il connaît et que j’aimerai approfondir. Malheureusement tant que nous sommes confinés, il sera difficile de faire des essais pour voir ce qui nous convient le mieux.

C’est assez drôle car finalement, je venais juste de trouver un fonctionnement qui nous allait très bien et le printemps vient tout chambouler ahah

Encore une occasion pour moi de me creuser la tête et de réfléchir à des solutions qui soient les plus adaptées à Hermès 😀

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