Le R-, une autre part de notre travail

Je parle très souvent du renforcement positif, mais ça ne veut pas dire que je n’utilise que ça (héhé)

J’ai commencé le boulot en R+ en Août 2019, avant je travaillais de manière classique (petit mémo pour la suite, je différencie « le classique » du horsemanship, au même titre que je différencie l’équitation de travail etc.) et en classique on utilise surtout du renforcement négatif. Je n’utilisais quasiment pas de nourriture pendant les séances, juste des caresses et des gratouilles, je faisais des pauses régulièrement et des séances courtes (tiens comme on en parle : accorder une pause ce n’est PAS du renforcement positif. Rappel de base : R+ = ajouter un truc chouette. Une pause = arrêter de travailler donc…. Pas de R+. Voilà).

Les premiers moments que nous avons passé avec Hermès étaient assez flous pour moi car j’étais complètement larguée, après mes 5 années passées loin des chevaux.

Mais bon c’est comme le vélo, ça revient vite ! 😄

Même si je prenais du temps avec Hermès (euh pas tout le temps, les premiers temps j’avais un peu oublié « ce que c’était un poulain » j’ai fait des trucs plutôt nuls du coup, Shame on me, Bad Hooman), les premiers mois de boulot étaient donc surtout basés sur du renforcement négatif.

Nos débuts

Je dois dire qu’à l’époque je ne posais pas la question de « je fais du quoi là ? », j’agissais au feeling et Hermès allait bien, on apprenait à se connaître et nous (re)découvrions le monde tous les deux.

C’est une période où j’ai fait pas mal de bêtises, de trucs bêtes et je manquais cruellement d’observation.

Quand j’ai découvert le R+, j’ai pris énormément de recul par rapport à ce que je faisais et je me suis dit  « Océane, le renforcement négatif, c’est terminé, tu ne sais plus l’utiliser correctement, ça fait trop longtemps. Repars de zéro, passe en full R+, Hermès t’en remerciera ».

Grosse remise en question de tout mon passé équestre, beaucoup de choses dans la tête, une soif d’apprendre énorme et surtout : du zèle.

Tout changer pour repartir de zéro

Je voulais « tout faire comme il faut » et bien évidemment c’est impossible lorsqu’on début dans une méthode et qu’on évolue seule.

J’ai essuyé des difficultés que je n’avais pas pu anticiper, des choses que je n’arrivais à pas résoudre mais je n’ai pas baissé les bras, mue par la volonté d’être la meilleure humaine possible pour Hermès.

Plusieurs mois ont passé et j’ai fini par trouvé mon équilibre avec mon petit poilu, mais nous commencions à aborder des choses plus complexes, et parfois mon manque de connaissance en R+, lésait Hermès qui ne comprenait pas où je voulais en venir, il essayait tout ce qu’il pouvait pour trouver LA bonne réponse, sans y arriver. Au tour du petit gars d’être zélé.

Petit moment gratouilles au pré 🌱

Quand mon cheval parle, j’écoute et j’apprends.

C’est là que j’ai dit STOP. Cet été, j’ai fait de longues balades, je n’ai plus pensé au R+ ou au R-, j’ai juste agis au feeling, j’ai déserté Instagram, j’ai écouté mon cheval. Et nous nous sommes redécouverts. Je me suis surtout focalisée sur l’importance d’observer Hermès, de comprendre ses émotions au maximum pour pouvoir corriger le tir la fois suivante. Je basais mon approche sur du R+ mais quand je manquais de ressources, je n’hésitais pas à passer au R- et à des exo plus classiques (tels que j’ai pu les apprendre avant). Et nous avons fait d’énormes progrès grâce à ce petit mélange astucieux héhé

J’ai toujours fait du 80 % – 20 % avec Hermès (le plus gros de l’apprentissage en R+ et le reste en R-).

Je suis parfois dans une situation qui me fait dire que si je ne suis pas claire/que je ne sais pas comment lui apprendre quelque chose/ que je le sens démuni face à mes demandes, le R- sera bien plus positif que le R+.

Une communication claire est la base d’un apprentissage réussi et serein. Si je ne connais pas les mots de la langue R+ pour X exercice : je lui parle en R- car c’est une langue que je connais mieux.

J’ai des indications plus claires, plus limpides et surtout déjà apprises il y a longtemps, c’est donc beaucoup plus simple pour moi et par extension pour lui aussi.

Règle number one : la facilité

Et oui, pas de bol, je suis la reine des choix pour la facilité (je sais, un mythe s’écroule ahaha). Me creuser la tête des heures dans mon coin : OUI. Imposer ça au petit Touffu : NON.

Nos chevaux ne nous choisissent pas et n’ont aucun besoin de supporter nos petites lubies. J’aime bien me faire des nœuds au cerveau mais je doute que ce soit la même chose pour Hermès. Le R- s’impose souvent comme une évidence lorsque je vois qu’il ne comprend pas quelque chose de nouveau. J’ai essayé de lutter au début, de rester au max en R+ « coûte que coûte ». Oui mais non, le petit touffu ne passait pas des séances sereines, il montrait parfois de sérieux signes de ras le bol, que j’interprétais à ce moment là comme une envie de fin de séance, un changement d’exo…

Je ne percutais pas que cela pouvait venir de ce que je lui proposais puisque pour moi à ce moment là : R+ = méga trop cool.

J’ai vite compris que c’était le cas si tout le monde y trouvait son compte et se comprenait humhum.

Sachant que parfois ce n’était pas le cas et que nous étions tous les deux perdus par les réactions de l’autre… Autant changer d’approche pour continuer de progresser et ne pas se prendre le chou !

Pantherwalk en licol

Je reste convaincue que tout est possible en R+ (avec un encadrement P-) mais je n’ai pas les connaissances nécessaires et mon expérience là dedans n’est pas assez approfondie.

Le R- n’est pas non plus à diaboliser, car c’est une méthode d’apprentissage qui permet d’orienter la réponse de l’animal et dans certains cas c’est carrément chouette pour lui d’avoir un « travail prémâché » et des indications plus simples à piger. Le beau R- existe et le vilain R+ aussi, un maître mot : l’observation de l’animal, son comportement, ses réactions, ses mimiques, son attitude globale….

Comment le R- nous aide au travail

Voilà la fameuse question qu’on me pose très souvent : « Comment utilises-tu le R- ? ».

Et bien comme tout le monde je suppose ? J’appuie quelque part et je relâche la pression quand ça bouge.

Petite nuance : je ne monte pas en pression.

Petite nuance bis : je donne mon marqueur et je récompense quand le petit touffu me donne la réponse attendue.

Je l’utilise pour pousser les hanches ou les épaules, sur le licol pour lui demander de me suivre, en longues rênes, avec mes jambes en selle, avec mes mains sur les rênes : bref une approche d’équitation classique « normale ».

Ahah toi qui me lis je suis sûre que t’es déçu.e et que tu t’attendais à truc de fou genre « pour lui apprendre le triple salto arrière » ou « pour lui apprendre à faire la vaisselle » 😁

Cela nous a permis de débloquer des choses comme le fait de s’éloigner de moi (grâce aux longues rênes), tourner les hanches sans avancer, s’arrêter autrement qu’à la voix… Des petites choses bien pratiques et surtout des codes que le reste du monde connaît.

Je trouve qu’il est primordiale de poser des boutons universels sur son cheval, simplement car nous ne sommes pas forcément les seul.e.s à nous en occuper ou à les manipuler.

Je fais quasiment « tout »toute seule sur mon petit gars, mais dans le pré, les autres proprio viennent voir leurs poilus et s’ils veulent qu’Hermès pousse ses fesses, il doit comprendre. Le gérant peut avoir à intervenir dans la pâture ou bien même peut être qu’un jour Hermès aura d’autres humains qui s’occuperont de lui (je ne projette certainement pas de le vendre mais on ne sait pas de quoi demain est fait et si je me fais rouler dessus par un petit vieux qui ne voit rien, Hermès aura peut être une nouvelle famille. Bon okay, j’arrête les sujets foireux. C’était le petit vieux ou le bus. Okay j’arrête pour de vrai ahah). Cela évite de rentrer dans des situations potentiellement dangereuses pour les autres car la communication est claire pour le cheval (encore une fois, point essentiel héhé).

Cet article touche à sa fin, ce que je retiens de cette expérience quotidienne est que la priorité est d’écouter notre instinct, de prendre un maximum de recul sur ce que l’on peut lire à droite à gauche et surtout de prendre le temps d’en parler à son cheval 😉 (mais je ne vous apprends rien!)

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